Symphonie n°1, opus 10.

A Beethoven.                                                           

 

La musique est une île secrète,
Un écrin de délicates métamorphoses,
Aux abords infestés de trompeurs écueils
margouillis de délirantes anamorphoses
Ses rivages escarpés sont un recueil
Où s’enluminent les harpes éternelles des vagues.
Là, dénude-toi dans les senteurs des narcisses ;
Que dans leur œuvre noire plus rien ne t’extravague :
Par l’humble jusqu’au sublime il faut que tu glisses !

La musique est une île secrète,
Une amulette où s’affrontent en magie
Les éclats jaspés
De danses et de tours de lutins
Gouailleurs
Et d’échos de cithares
Babilleurs
De cancatilles où chatoie l’élégie
Et les vents se chamarrent ;
Là, féconde-toi à ce festin
De l’ombre échappé

La musique est une île secrète,
Un jardin paradisiaque
Où les lyres enfantent en un chant nuital
De doux rêves d’aurore lointaine
Et d’amour dionysiaque
Dedans l’embellie d’un azur firmamental.
Là, tu découvriras la fontaine
Des milles tendresses et des âcres liqueurs
Encloses dans l’île secrète de mon cœur.

 

 

Octobre 1988, Septembre 1992.
Saint Nizier, Lyon.

 

Merci Dominique pour ce beau poèmes